Le chocolat de Dubaï est devenu en quelques années un véritable symbole gastronomique des Émirats arabes unis, alliant tradition orientale et innovation culinaire. Cet article explore en profondeur l’histoire de cette délicatesse, sa composition unique, les raisons de son succès viral, ainsi que les défis et controverses qui ont jalonné son parcours.
La fusion entre d’un dessert emblématique et celle du chocolat
L’histoire du chocolat de Dubaï commence en 2021 avec Sarah Hamouda, une entrepreneuse anglo-égyptienne résidant à Dubaï. Durant sa grossesse, Sarah a ressenti une envie irrésistible de knafeh, un dessert traditionnel du Moyen-Orient. Ne trouvant pas de version satisfaisante, elle décide de créer une tablette de chocolat qui encapsulerait les saveurs de ce dessert. C’est ainsi qu’est née la tablette « Can’t Get Knafeh Of It », combinant chocolat au lait, pâte de pistache et cheveux d’ange croustillants .
Création et composition de la recette du chocolat de Dubaï
La collaboration entre Sarah Hamouda et le chef philippin Nouel Catis a commencé par une quête ambitieuse : créer une recette qui représenterait parfaitement la fusion entre l’héritage arabe et l’innovation culinaire moderne. Pendant près de 18 mois, ils ont expérimenté différentes combinaisons d’ingrédients, cherchant le parfait équilibre entre traditions locales et techniques chocolatières de pointe.
Le chef Catis a parcouru le monde à la recherche des meilleures fèves de cacao, sélectionnant rigoureusement des producteurs d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie. Parallèlement, Sarah Hamouda a entrepris des recherches approfondies sur les saveurs traditionnelles des Émirats, consultant des historiens culinaires et des chefs locaux pour identifier les ingrédients qui définissent véritablement la cuisine émiratie.
« Nous avons testé plus de 200 recettes différentes avant de trouver celle qui incarnait véritablement l’âme de Dubaï », expliquait le chef Catis dans le documentaire Sweet Innovations diffusé sur la chaîne nationale des EAU en 2023. « C’était un processus d’une précision scientifique, mais aussi une démarche profondément artistique. »
La tablette est composée de chocolat au lait, d’une généreuse couche de pâte de pistache mélangée à du tahini, cette fameuse crème de sésame, et de cheveux d’ange, kadaïf grillés, offrant une texture croustillante et une saveur riche.
La création du chocolat signature de Dubaï
Le chocolat de Dubaï se caractérise par une combinaison harmonieuse d’ingrédients :
Chocolat au lait : Base douce et onctueuse de la tablette.
Pâte de pistache : Apporte une saveur riche et une texture crémeuse.
Crème de tahin : Cette pâte de sésame écrasé complète la pistache en y apportant son onctuosité et renforçant les saveurs.
Cheveux d’ange (kadaïf) : Fils de pâte croustillants, ajoutant une texture unique et un rappel au knafeh traditionnel.
Cette association crée une expérience gustative riche, mêlant douceur, croquant et saveurs orientales.
Le processus de fabrication artisanal
Le chocolat de Dubaï est élaboré selon un processus artisanal rigoureux qui combine traditions ancestrales et technologies modernes. La production est établie dans un atelier spécialement conçu dans le quartier d’Al Quoz, transformé en une véritable oasis du chocolat.
La fabrication commence par la torréfaction des fèves de cacao, une étape cruciale réalisée dans des torréfacteurs de précision permettant de développer les arômes spécifiques recherchés par le chef Catis. Les fèves sont ensuite concassées et broyées dans des moulins en pierre, selon une méthode traditionnelle qui préserve toute la richesse aromatique du cacao.
Le conchage, processus durant lequel la masse de chocolat est brassée pendant plusieurs jours, est réalisé dans des conches modernes permettant un contrôle précis de la température et de la durée. C’est à cette étape que les épices et arômes sont délicatement incorporés, créant cette signature gustative unique.
Ce qui distingue véritablement le processus de fabrication du chocolat de Dubaï est la limitation volontaire de la production. En effet, l’atelier ne produit que 200 à 300 pièces par jour, chacune numérotée et signée par le chef Catis lui-même. Cette approche garantit non seulement une qualité irréprochable mais crée également une rareté qui a contribué au succès de ce produit d’exception.
Sarah Hamouda affirmait, lors d’une intervention au Salon International de la Confiserie de Dubaï en 2023 :
Nous refusons catégoriquement d’industrialiser notre production. L’âme du chocolat de Dubaï réside dans son caractère artisanal et dans l’attention méticuleuse portée à chaque étape de sa création.
Création de l’enseigne « Fix Dessert Chocolatier »
Cette même année, en 2021, Sarah Hamouda fonde « Fix Dessert Chocolatier », une marque dédiée à la confection de chocolats innovants. Parmi ses créations, la tablette « Can’t Get Knafeh Of It » se distingue particulièrement entre diverses autres variétés toutes aussi gourmandes les unes que les autres dont
L’ascension fulgurante sur les réseaux sociaux
Ce qui a véritablement propulsé le chocolat de Dubaï sur la scène internationale fut une série d’événements sur les réseaux sociaux qui ont transformé cette création locale en phénomène mondial.
La popularité du chocolat de Dubaï a explosé en décembre 2023 lorsque l’influenceuse culinaire, Maria Vehera, qui compte presque 355 000 followers sur Instagram et 2,8 M sur TikTok partage sur TikTok une vidéo se délectant de la tablette « Can’t Get Knafeh Of It ». La vidéo devient virale, accumulant plus de 119 millions de vues . Cet engouement a conduit à une demande massive pour le produit, rendant les tablettes difficiles à obtenir et alimentant davantage le buzz autour de cette confiserie.
En mai 2023, Khalid Al Ameri, influenceur émirati comptant plus de 7 millions d’abonnés sur Instagram et TikTok, a partagé une vidéo de sa dégustation du chocolat de Dubaï, capturant sa réaction de surprise et d’émerveillement face à l’explosion de saveurs. Sa description enthousiaste – « C’est comme si tout le Moyen-Orient explosait dans ma bouche, mais en chocolat! » – est devenue virale, accumulant plus de 45 millions de vues en quelques jours seulement.
Cette vidéo a déclenché un effet domino, avec d’autres influenceurs internationaux se précipitant à Dubaï pour vivre cette expérience gustative. Des personnalités comme Logan Paul, Huda Kattan et même des célébrités culinaires comme Gordon Ramsay ont partagé leurs réactions, contribuant à l’engouement mondial pour cette spécialité locale.
Le hashtag #DubaiChocolate a rapidement accumulé plus de 200 millions de vues sur TikTok, tandis que les publications Instagram mentionnant ce produit dépassaient le million. Ce phénomène viral a été amplifié par le contraste saisissant entre l’aspect traditionnel des saveurs et la présentation ultra-luxueuse du produit, créant un contenu parfaitement adapté aux plateformes sociales où l’esthétique joue un rôle primordial.
Le dilemne
Face à cette demande croissante, Sarah Hamouda maintient une production limitée pour préserver l’exclusivité et la qualité artisanale de ses chocolats. Les tablettes étaient disponibles uniquement en ligne, avec des stocks s’écoulant en quelques minutes après leur mise en vente. Cette stratégie de rareté a renforcé l’attrait du produit, le rendant encore plus désirable aux yeux des consommateurs.
Suite à cette exposition massive et une demande exponenetielle. Les tablettes, initialement vendues autour de 18 dollars, se retrouvent rapidement sur des plateformes comme eBay à des prix atteignant jusqu’à 100 euros. Un vrai délire.
Une reconnaissance royale
La consécration ultime du chocolat de Dubaï est venue lorsque le Cheikh Hamdane ben Mohammad al-Maktoum, prince héritier de Dubaï et président du Conseil exécutif, a manifesté son intérêt pour cette création culinaire qui faisait rayonner l’image de sa ville à l’international.
En septembre 2023, lors d’une réception officielle en l’honneur de dignitaires étrangers, le Cheikh a fait appel à Sarah Hamouda et au chef Nouel Catis pour créer une version spéciale du chocolat de Dubaï. Cette création exclusive, baptisée « Royal Gold », incorporait des ingrédients particulièrement symboliques pour les Émirats, comme le miel de sidr du désert d’Abu Dhabi et des pistaches cultivées dans les fermes royales de Ras al-Khaimah.
Cette reconnaissance princière a conféré au chocolat de Dubaï un statut « quasi-officiel d’ambassadeur gastronomique » des Émirats Arabes Unis. Le Département du Tourisme et du Commerce de Dubaï (DTCM) a d’ailleurs intégré cette spécialité dans sa campagne promotionnelle internationale « Discover All That’s Possible », positionnant le chocolat de Dubaï comme une expérience incontournable pour les visiteurs.
En janvier 2024, la Banque Centrale des Émirats a même émis une série limitée de pièces commémoratives en or et en argent représentant le chocolat de Dubaï, consacrant définitivement son statut d’emblème national.
Un argument touristique mondiale
L’engouement pour le chocolat de Dubaï a donné naissance à un véritable tourisme gourmand, avec des visiteurs venant spécifiquement pour vivre cette expérience culinaire. Des agences de voyage ont commencé à proposer des « Dubai Chocolate Tours », des circuits touristiques entièrement dédiés à la découverte de cette spécialité.
Selon les données du DTCM, environ 15% des touristes visitant Dubaï en 2023-2024 ont mentionné le désir de goûter au fameux chocolat de Dubaï comme l’une des motivations de leur voyage. Des hôtels de luxe comme le Burj Al Arab et l’Atlantis ont créé des forfaits spéciaux incluant des dégustations privées avec le chef Catis.
La flagship store du Dubai Mall est devenue l’une des attractions les plus photographiées de la ville, avec des files d’attente pouvant atteindre plusieurs heures aux périodes de forte affluence. L’établissement a d’ailleurs dû instaurer un système de réservation en ligne pour gérer le flux de visiteurs.
Ce phénomène a eu un impact significatif sur l’économie locale. Selon une étude réalisée par la Dubai Chamber of Commerce, l’écosystème qui s’est développé autour du chocolat de Dubaï (boutiques, expériences, produits dérivés) aurait généré plus de 120 millions de dollars en 2023, et contribué à la création de près de 300 emplois directs et indirects.
Il n’y a pas de succès sans plagiat…
Le succès international du chocolat de Dubaï a également attiré l’attention d’imitateurs et de contrefacteurs. Des versions non autorisées ont commencé à apparaître dans divers marchés internationaux, particulièrement en Asie et en Europe.
En janvier 2024, la chaîne britannique de supermarchés LIDL a lancé une édition limitée de « Dubai Gold Inspired Chocolate », vendue à une fraction du prix de l’original. Cette initiative aurait : « immédiatement déclenché une action en justice de la part de « Dubai Gold Chocolate » pour violation de propriété intellectuelle et concurrence déloyale. »
De même, le géant suisse Lindt a présenté une collection « Middle Eastern Flavours » qui incorporait des éléments très similaires à ceux qui ont fait le succès du chocolat de Dubaï, « Lindt Dubai Style Chocolate ». Bien que Lindt ait déclaré s’être simplement inspiré des saveurs traditionnelles du Moyen-Orient, la ressemblance frappante avec le produit émirati a soulevé des questions éthiques concernant l’appropriation culturelle et commerciale.
Face à ces défis, Sarah Hamouda a mis en place une équipe juridique dédiée à la protection de la propriété intellectuelle de sa création. Des éléments de sécurité ont également été intégrés aux emballages officiels, notamment des hologrammes et des QR codes permettant aux consommateurs de vérifier l’authenticité de leur achat.
« Nous sommes honorés d’être une source d’inspiration pour l’industrie chocolatière mondiale », déclarait diplomatiquement Sarah Hamouda dans un communiqué de presse en mars 2024, « mais nous restons vigilants quant à la protection de notre héritage culinaire unique. »
Le succès fulgurant de « Fix Dessert Chocolatier » suscite des tensions dans le milieu culinaire de Dubaï. Le Chef Nouel Catis, figure emblématique de la gastronomie locale, exprime publiquement ses réserves quant à l’authenticité de la recette et à l’appropriation des traditions culinaires. Ces critiques ouvrent un débat sur la modernisation des plats traditionnels et la frontière entre innovation et respect des héritages culturels.
le chocolat de Dubaï incarne la capacité des Émirats arabes unis à fusionner tradition et modernité, créant ainsi des produits emblématiques qui résonnent sur la scène internationale. Son histoire illustre comment une idée innovante, soutenue par une stratégie marketing efficace et une gestion maîtrisée de l’exclusivité, peut transformer une simple gourmandise en phénomène mondial.
Recette du Dubaï Chocolate
Temps estimé
- Env. 30 minutes : 20 minutes de préparation + 10 minutes au réfrigérateur pour faire durcir le chocolat
Ingrédients
- 300 g de chocolat au lait de qualité
- 150 g de pâte de pistache
- 50 g de créme tahini
- 100 g de cheveux d’ange (kadaïf)
- 30 g de beurre fondu
- Optionnel : une poignée de pistaches concassées
Informations pratiques :
Matériels :
- Un moule rectangulaire en forma tablette de chocolat en Silicone
- Un pinceau de cuisine
- Une casserole
- Un bol résistant à la chaleur
- Une spatule ou marise
Préparation
Dans un poêle chaude, à feux moyen, mélanger les cheveux d’ange avec le beurre fondu en veillant à bien les séparer et qu’ils soient imbiber. Quand le mélange est doré et croustillant, réservez le mélange dans un bol. Le laisser refroidir.
Note : Cette étape peut également être réalisée dans un four à 180° pendant 10 à 12 minutes, en déposant le Kadaif sur une plaque recouverte de papier cuisson. Au préalablement émietté et mélangé avec le beurre fondu.
Dans un bol, ajoutez la pâte de pistache avec le tahini jusqu’à obtenir une consistance homogène. Incorporer quelques pistaches concassées si vous en avez.
Faites fondre le chocolat au bain-marie en remuant par intervalle de 10 à 15 secondes pour obtenir un chocolat fondu lisse.
Versez un partie du chocolat fondu, env. la moitié dans le moule, en veillant à bien couvrir le fond et les parois. Jouer avec le moule pour bien aller dans les coins et les bords. Placer au réfrigérateur pendant 10 minutes pour faire durcir.
À l’aide d’une spatule, étaler uniformément le mélange pistache-tahini sur le chocolat durci. Saupoudrez les cheveux d’ange croustillants par-dessus. Presser-les légèrement pour éviter de créer un jeu entre la pâte et le reste du chocolat fondu à ajouter.
Recouvrez avec le reste du chocolat fondu, en vous assurant que la garniture est entièrement enveloppée. Réservez environ 10 minutes au réfrigérateur pour démouler la plaque sans qu’elle ne se casse.
Notre Astuce : Lors de l’étape du kadaïf, vous pouvez saupoudrez et mélanger les cheveux d’ange d’1 à 2 cuillères à soupe de sucre glace pour encore plus de douceur.
Votre tablette est prête ! Quelle satisfaction de la démouler et de la cassée en deux.
Prenez des photos et vidéos avant et pendant votre dégustation… et partagez-nous votre expérience dans les commentaires !
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