C’est en me penchant sur Netflix, il y a quelque temps, que j’ai découvert « Victoria » de Sébastian Schipper. Un thriller avec un parti pris hasardeux, un plan séquence, et une montagne russe d’émotions. Difficile de ne pas être tenu en haleine du début jusqu’à la fin.
L’histoire en une seule prise
Victoria a réveillé mes sens et a complètement capté mon attention pendant la durée du long métrage. On est propulsé directement dans le vif du sujet, Victoria est une jeune femme pétillante, belle qui danse aux rythmes des « beats », elle respire la jeunesse, l’insouciance, la fraicheur, elle est belle. Sur les « beats » assez froids de ”Burn with Me“, de Dj Koze, nous voila retranchés dans le cœur underground berlinois. Dès le commencement, on est avec elle tandis qu’elle se prépare à avaler un dernier verre, et à récupérer son petit manteau.
Victoria, c’est une petite espagnole qui vient de débarquer dans cette ville sans limites. « Victoria, c’est peut-être toi comme moi », découvrant la ville, fascinée et à la fois perdue. Dans sa peau, tant la caméra l’effleure, on ressent ce sentiment de « homesick », elle ne parle pas la langue, elle observe autour d’elle et sait qu’elle n’appartient pas à ce monde-là.
capture d’écran du film Victoria de Sebastian Schipper montrant Victoria et Boxer
Elle sort de ce club et les emmerdes commencent. Les emmerdes, c’est d’abord l’attrait incommensurable pour le jeune Sonne et son groupe d’amis. C’est ensuite la décision de les suivre… Les emmerdes ce sont ceux qu’il y a au fond d’elle. Elle est seule, a besoin d’une épaule sur laquelle elle puisse reposer sa tête et ses problèmes.
Seulement voilà, « Victoria » c’est aussi la définition même de la femme enfant, celle qui veut vivre à cent à l’heure, celle qui veut crier sur les toits berlinois, celle qui veut danser toute la nuit, celle qui part travailler trois après. Victoria, c’est la jeunesse d’aujourd’hui. La jeunesse qui pousse ses limites encore plus loin. On vit chaque instant avec elle, on lui tient la main, on la comprend, parfois, on ne la comprend pas, on l’aime, on la déteste.
La caméra est son ombre, elle ne s’arrête jamais. Elle s’amuse avec elle, la suit, la traque jusqu’à la fin dès deux heures et vingt minutes de film. Le choix technique de la réalisation nous renvoie au destin des protagonistes. Ce plan séquence renvoie à une vie, une fatalité, a une décision.
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